Taoïsme – Petites réflexions sur le Taoïsme et le Confucianisme

Deux grandes voies se partagent en Chine l’influence sur la pensée. La première, métaphysique, est représentée par le Taoïsme ; et la seconde,  psycho-sociale, par le Confucianisme et le Moïsme.

En tant que religion, le Taoïsme comporte une part extrêmement importante de chamanisme et de superstitions qui n’ont rien à voir avec le message de son fondateur, Lao Tseu ; mais il n’empêche que le niveau le plus intérieur de cette Tradition reste une Sagesse purement spirituelle, témoignant d’une Voie non conceptuelle.

En revanche, le Confucianisme et le Moïsme, ne sont que des sagesses du monde. Au contraire du vrai Taoïsme, elles s’attachent à des concepts. Elles prônent par exemple toutes deux l’amour, base du fonctionnement de cet univers.

Cela ne peut naturellement que paraître des plus sympathiques, mais n’échappe malheureusement pas au dualisme ; le Confucianisme prêchant pour un amour hiérarchisé, commençant par la famille pour s’étendre ensuite sur le pays et le monde, alors que le Moïsme est adepte d’un amour universel. L’affrontement est inévitable, et c’est ainsi que l’amour mène tout droit à la guerre !

Et c’est bien aussi pourquoi l’on dit que l’enfer est pavé de bonnes intentions, et pourquoi la sagesse du monde, si bonne et logique puisse-t-elle sembler, ne parvient jamais qu’à mettre en mouvement la roue du Samsara, cette roue qui nous fait monter un jour pour mieux nous faire descendre le lendemain, et qui, comme le dit Tchouang-tseu, le second fondateur du Taoïsme, fait alterner sans fin « la misère et la gloire, la pauvreté et la richesse, le blâme et la louange, le froid et le chaud… ».

Tchouang-tseu ne manqua d’ailleurs pas de mettre en scène de savoureuses conversations entre Confucius et Lao Tseu pour bien marquer la différence entre la voie de la sagesse du monde, et la Voie de la Sagesse spirituelle représentée par le Taoïsme ; le plus représentatif d’entre ces dialogues étant certainement celui dans lequel Confucius demande au Maître Lao Tseu des conseils de sagesse pour améliorer la société et s’entend répondre : « Les poissons veulent-ils améliorer l’eau ? ».

Ce que le Taoïsme nous enseigne, donc, c’est qu’il existe un état de conscience serein, sans désir et sans recherche, à partir duquel partent des actions toujours justes parce que sans intention. C’est ce que l’on appelle « Wou Wei ». Et c’est ni plus ni moins ce vers quoi tendent essentiellement tous les arts martiaux et les Chi Kong.