Le Yin-Yang est un cycle. La pensée chinoise est essentiellement basée sur l’observation des cycles de la nature : le jour et la nuit, les saisons, les années et, par extension, tous les phénomènes en découlant, comme le chaud et le froid, la lumière et l’obscurité, la sécheresse et la pluie, etc.
Face à ces phénomènes répétitifs, prévisibles et logiquement mesurables, se présente tout de même un certain nombre d’événements imprévus, voire imprévisibles, que le chamane allait devoir estimer par des moyens non logiques.
Mais qu’ils soient logiques ou non, les systèmes d’observation de la Chine ancienne conservent un dénominateur commun : le cycle Yin-Yang.
A l’origine, avant l’invention du Yin-Yang proprement dit, le chamane, voulant placer les humains dans une relation entre le ciel et la terre, se livrait au jeu de la divination sur des carapaces de tortues ; le plastron représentant la terre et la carapace la voûte céleste.
Plus précisément, la technique était la suivante : en soumettant ces carapaces à l’épreuve du feu il prenait connaissance de la « volonté des esprits » dans les craquelures qui en résultaient. Ainsi une craquelure droite signifiait que le moment était faste ; et oblique, néfaste.
Aussi primitive qu’elle puisse paraître de nos jours, cette technique oraculaire n’en est pas moins à l’origine des proto-idéogrammes chinois, et donc de l’écriture elle-même, puis du Yi King, le fameux livre des mutations, et enfin de la théorie du Yin-Yang, intimement liée au Yi King.
Ce Yi King est un très court recueil qui résume en 64 hexagrammes toutes les situations possibles que l’on rencontre dans l’existence.
Chacun de ces hexagrammes est composé de six traits, soit Yin, soit Yang. Et c’est de la combinaison de ces six expressions du Yin-Yang qu’est tiré l’oracle, lui-même rendant compte, grâce au phénomène de la synchronicité, de ce que la seule logique ne sait pas appréhender.
Loin de la classification rigide à laquelle s’accrochent beaucoup d’Occidentaux – du genre : la femme est Yin et l’homme est Yang – le Yin-Yang est au contraire un moyen d’apprécier les mouvements, les changements, qui sont en train d’avoir lieu. Ce qui, par conséquent, permet de mieux se positionner pour aborder ce qui viendra.