Yin et Yang : une notion a bien maîtriser.

Le Yin et Yang, couple fondateur du taoïsme, sorte d’emblème de la culture chinoise est paradoxalement un des principes à la fois les plus connus en terme de notoriété et les plus mal connus en terme de contenu.

Il faut des années pour commencer à l’appréhender, et certainement toute une vie pour prétendre le maîtriser pleinement.

En fait, son premier abord est d’une telle simplicité qu’après en avoir entendu parler pendant une heure, on se dit : « ca y est, je connais le Yin et Yang ! ».

La première explication est nécessairement schématique et aborde ce concept sous un angle de dualité très caricatural : jour/ nuit, chaud/ froid, haut/ bas, … sans compter les deux plus fameux : masculin/ féminin et bien/mal… Cette simplification ayant engendré toutes les dérives que l’on connaît aujourd’hui.

Ce qui pousse à réfléchir :

Y- a- t- il une notion de bien et de mal dans le Yin et Yang ?

Fondamentalement, non, même si bien sûr de nombreuses interprétations ont pu en tirer d’autre conclusions très « politiques ».

Le principe de la dualité permet avant tout de pouvoir nommer et connaître son environnement : ainsi, on peut dire que l’on a froid uniquement si l’on sait ce que c’est que d’avoir chaud.

On peut mesurer la dureté d’un élément par rapport à la douceur d’un autre, la forme courbe n’a de sens que parce qu’il existe des formes anguleuses. De même l’homme ne se détermine « mâle » que parce qu’il existe un principe « femelle ». Et ainsi de suite.

Ce principe Yin / Yang  est avant tout une convention permettant aux êtres humains de se repérer dans et de classifier leur environnement, plus qu’une réalité duale.

C’est un outil de compréhension de la vie.

D’ailleurs, le Yin/ Yang peut lui-même se décomposer en cinq éléments, huit trigrammes, 64 hexagrammes, découpage  permettant  à l’homme d’affiner son analyse, mais en fait, une fois bien maîtrisées, ces catégories sont ensuite dissoutes dans un seul et même principe qui est le Qi.

Dans le Yin et Yang.  Il y a seulement des lois de la nature.

  • Un temps pour la croissance,
  • Un temps pour le déclin,
  • Un temps pour le rayonnement et un temps pour la mort,
  • Un temps pour l’action et un temps pour la réflexion, …

Cette évolution est ce qui permet la vie, il n’y a donc rien de « mal », de même qu’il n’y a rien de « bien » en soi, seulement des évolutions nécessaires ; le fait de connoter le recul, le déclin ou la mort comme « mal » est une sur-interprétation humaine.